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Art-thérapie et anthroposophie : Entre bénéfices potentiels et dérives à surveiller

Récemment, une étudiante m'a interpellée au sujet de la méthode Hauschka en art-thérapie, ce qui a suscité mon intérêt pour cette approche particulière dont j'avais entendu parlé mais pas encore pris le temps de m'intéresser.

En explorant davantage, j'ai découvert des aspects qui m'ont rapidement alertée. La méthode de Margaret Hauschka, par exemple, propose que la peinture aquarelle puisse rééquilibrer les pôles de la pensée, du sentiment et de la volonté, présentés comme essentiels à la santé mentale et physique. Cette idée, bien que séduisante, repose sur des concepts difficilement vérifiables scientifiquement, ce qui soulève des questions sur les risques de dérives. Parmi ces risques, on trouve l'absence de validation scientifique rigoureuse, un possible isolement idéologique des praticiens et des patients, et l'influence sous-jacente d'une philosophie spirituelle qui pourrait prendre le pas sur une approche thérapeutique plus objective. Ces éléments m'ont poussée à m'interroger sur l'éthique et l'efficacité réelle de certaines formations en art-thérapie, et sur la nécessité de rester vigilant face à ces pratiques.

Cette réflexion m'a conduite à examiner de plus près les formations proposées par certaines institutions, où des concepts spirituels et non scientifiques semblent être intégrés de manière troublante dans les cursus, ce qui pourrait potentiellement conduire à des dérives sectaires ou à une exploitation financière des stagiaires. Ces préoccupations m'ont motivée à écrire cet article, afin de partager mes découvertes et d'inciter à une réflexion critique sur ces pratiques.

1. L'effet Placebo et la subjectivité :

L'une des principales dérives concerne l'effet placebo. En art-thérapie, il est facile de confondre une amélioration due à une expérience positive avec une véritable guérison. Cela peut amener à surévaluer l'efficacité des techniques employées, surtout lorsqu'elles reposent sur des concepts spirituels ou ésotériques non vérifiables. La subjectivité inhérente à l'art-thérapie peut rendre difficile l'évaluation objective des résultats, ce qui peut entraîner des pratiques peu rigoureuses.

2. Isolement des praticiens :

Les praticiens formés selon une méthode spécifique, comme celle de Margaret Hauschka par exemple, peuvent être enclins à se couper des autres courants d'art-thérapie. Cet isolement peut limiter leur capacité à intégrer de nouvelles connaissances ou méthodes. Il peut aussi créer une dynamique où ces praticiens et leurs clients restent enfermés dans une bulle idéologique, où la remise en question et l'amélioration continue sont découragées.

3. L’endoctrinement et le prosélytisme :

Dans des contextes où l'art-thérapie est étroitement liée à des philosophies comme l'anthroposophie, il existe un risque d'endoctrinement. Les praticiens peuvent se sentir obligés de transmettre non seulement des techniques thérapeutiques, mais aussi les croyances sous-jacentes à leurs patients. Cela peut mener à une confusion entre thérapie et prosélytisme, ce qui peut être particulièrement problématique pour les clients en situation de vulnérabilité.

4. L'exploitation financière :

Les formations en art-thérapie peuvent être longues et coûteuses, comme c'est le cas de certaines formations dont j'ai été regardé les propositions et programmes pour cet article. Il existe un risque que ces programmes soient perçus avant tout comme une source de revenus pour les formateurs plutôt que comme un véritable service éducatif. Les étudiants peuvent se retrouver à dépenser des sommes importantes sans pour autant obtenir des compétences reconnues ou efficaces sur le marché du travail.

5. L'absence de régulation :

L'art-thérapie, comme beaucoup d'autres pratiques alternatives, manque souvent de régulation stricte. Cela signifie que les standards de formation, la qualité des praticiens et les méthodes utilisées peuvent varier considérablement. Sans régulation, il est difficile pour les patients de savoir s'ils reçoivent un traitement qui est à la fois sûr et efficace.

Les formations comme celles proposées, et influencées par l'anthroposophie, doivent être abordées avec une vigilance particulière, en veillant à ne pas substituer des croyances spirituelles à des méthodes thérapeutiques validées. Une évaluation rigoureuse, une ouverture à différentes approches et une transparence dans les pratiques sont essentielles pour garantir l'intégrité de cette discipline.

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